Le Je au travail

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Le "Je" au travail et le colloque de Toulouse sont l'objet du dossier de La Faute à Rousseau, n° 65, à paraître en février 2014.

Vous trouverez sur cette page:

1) Un compte rendu d'ensemble du colloque : Lire ci-dessous.

2) Deux interventions non reprises dans la revue: - Hervé Prévost: Exprimer l'expérience dans le cours de la vie professionnelle ; - <a href="../../../doc/2013ToulGuibertMartre.pdf" target="_blank">Rozenn Guibert, Dominique Martre: Former des écrivants: intérêts, limites et risques de l'écriture autobiographique en formation d'adultes.</a>

3) Des comptes rendus d'ateliers. Accédez - <a href="../../../doc/2013ToulouseLecture.pdf" target="_blank">aux textes proposés dans l'atelier lecture</a> ; - <a href="../../../doc/2013ToulouseEcriture.pdf" target="_blank">aux textes produits dans l'atelier d'écriture La première grève de l'histoire</a> ; - <a href="../../../doc/2013ToulouseExpro.pdf" target="_blank"> au compte rendu de l'atelier dire son expérience professionnelle</a>;

4) Enfin vous pouvez découvrir ici un reportage photo de l'événement.


Un compte rendu d'ensemble: MPAPA au tavail : un colloque réussi

Le travail, tout de même, ça tient une sacrée place dans nos vies ! C’est en partant de cette constatation d’évidence que la petite équipe de l’APA à Toulouse (MPAPA, prononcez M-PAPA !) s’était lancée depuis près de trois ans déjà dans la réflexion sur cette thématique. Expériences et lectures partagées, échanges multiples à l‘intérieur et à l’extérieur du groupe, avec l’idée d’en faire quelque chose, une manifestation ouverte au public, qui serait aussi une façon de marquer le dixième anniversaire du groupe, créé à l’automne 2003.

Ce qui fut fait en ces 19 et 20 octobre, avec le séminaire Le Je au travail, à l’espace Bonnefoy, belle structure municipale toulousaine offrant de nombreuses salles de toutes tailles autour d’un grand jardin à deux pas de la gare Matabiau.

Ce sont de véritables petites Journées de l’autobiographie bis qu’a réussi à concocter l’équipe toulousaine, associant des tables-rondes, des ateliers, une soirée cinéma, des repas réussis où les échanges se sont prolongés en petit comité dans l’ambiance conviviale caractéristique des rencontres de l’APA.

Samedi matin, la première table-ronde, animée par Isabelle Eches, s’est penchée sur Les Formes et les Enjeux du Je au travail : on y a écouté successivement une présentation par Michel Baur des écrits sur le travail contenu dans le fonds de l’APA, Michel Mazeau qui a donné son point de vue d’ergonome, Hervé Prévost qui a montré l’importance de l’expression de l’expérience de travail dans la formation au cours de la vie, enfin Rozenn Guibert et Dominique Martre qui, à partir d’exemples tirés de leur pratique, ont évoqué les réussites mais aussi montré les limites et les risques de l’écriture autobiographique au travail. Ces différents éclairages ont permis de mieux percevoir les formes ou objectifs que peuvent prendre les récits du travail, récit autonome que l’autobiographe rédige pour lui-même ou sa sphère privée, récit sollicité à des fins institutionnelles ou de formation, récit pour témoigner, approche plus littéraire…

Les ateliers du samedi après-midi étaient d’une grande variété permettant à chacun de trouver « chaussure à son pied » : ainsi pouvait-on écouter des lectures, écrire la première grève de l’histoire, donner sa vision du travail au travers d’un collage, partager ses expériences professionnelles ou encore se pencher sur ce que le mythe des douze travaux d’Hercule peut avoir à nous dire sur notre propre parcours socioprofessionnel.

Personnellement j’ai effectué le Voyage en Terres Professionnelles, ainsi que s’intitulait l’atelier lecture proposé par Anne-Marie Camus, Roseline Combroux et Didier Perriniaux. Des extraits d’une bonne quinzaine de textes, issus à part à peu près égales d’inédits provenant du fonds de l’APA et de textes publiés, ont donné un panorama vivant et très contrasté des situations de travail et des rapports des auteurs à celles-ci. Deux grandes heures de lecture : on aurait pu craindre une certaine monotonie. Mais il n’en a rien été, l’habileté du montage d’extraits suffisamment longs pour être significatifs, suffisamment courts pour ne pas être ennuyeux, la fluidité des transitions, la qualité aussi bien sûr de la diction, ont rendu ce moment particulièrement attrayant et cela d’autant plus que les animatrices de l’atelier avaient construit quelques respirations un peu ludiques dans lesquelles elles ont sollicité l’activité de l’assistance, nous avons été nous aussi, pour de courts instants, lecteurs et lectrices.

Au sortir des ateliers nous avons pu visiter, sous la conduite de leurs conceptrices, l’intéressante exposition que le CRILJ (Centre de recherche et d’information sur la littérature de jeunesse) a réalisé sur les représentations du travail, à partir d’une enquête effectuée dans des classes de Haute-Garonne et d’une analyse des contenus des livres de jeunesse. Puis, après un roboratif aligot-saucisse, nous avons terminé la soirée avec le film enquête 1968, journal d’une inconnue de Laure Pradal qui a été aussi l’occasion d’une rencontre avec Maïté Peltier, représentante de l’association Filmer le travail, organisatrice du festival de cinéma éponyme de Poitiers.

La seconde table-ronde le dimanche matin, animée par Marie Hélène Roques s’est penchée sur la représentation du travail au travers de romans ou récits littéraires. Janine Massard, Hélène Duffau, Marie Didier, ont évoqué les sources et les procédés de leurs créations respectives alors que Serge Deltor a présenté le concours de nouvelles sur la thématique du travail qu’organise depuis huit ans déjà l’ARACT Languedoc-Roussillon (Association Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail). Les entretiens croisés, très rythmés par les questions de Marie Hélène, ont aussi été enrichis de lectures et même d’un petit intermède sensuel : qu’il était plaisant de croquer, coin par coin, un petit Lu doré et croustillant tandis qu’Anne-Marie Camus nous lisait la description enchantée qu’Hélène Duffau donne de la dégustation du fameux biscuit dans son récit : Lu, la madeleine de Nantes.

Il est revenu à Philippe Lejeune le soin de conclure le colloque. Il nous a dit tout simplement son plaisir d’avoir été là et son admiration tant pour la richesse des contenus que pour la façon dont l’ensemble avait été organisé et conduit. C’est un avis que je partage tout à fait. Je suis, quant à moi, un néo-toulousain, j’ai rejoint le groupe lorsque les préparatifs de cette manifestation s’achevaient et je n’ai donc guère de part à cette réussite, mais je mesure l’implication qu’il a fallu à l’équipe pour tout tenir ensemble avec fluidité et sans accroc et donner cette impression que tout coulait comme de source. Bon sang, quel travail!